Trame Verte et Bleue, SRCE, PLU,… Autant de mots qui occupent les collectivités, les urbanistes et autres professionnels des territoires depuis quelques années. Mais qu’en est-il pour les citoyens qui observent cela de loin, en surfant sur le site de leur Région ou en recevant des invitations pour des réunions publiques ? Pourquoi et comment les impliquer dans les concertations autour de ces sujets ?
Pour répondre à ces questions, une journée d’échanges nationale sur « Le rôle de l’implication citoyenne dans la Trame Verte Bleue » a été organisée le 8 avril. La Fondation Nicolas Hulot s’est associée à cette journée car l’engagement citoyen pour la nature est un de ses projets phare. En effet, elle a créé, en 2010, la première plateforme nationale du bénévolat nature « J’agis pour la nature » et co-anime depuis 2012, avec l’UNCPIE, le Collectif National Sciences Participatives - Biodiversité. La Fondation observe donc régulièrement des exemples de projets où les citoyens sont impliqués dans la co-construction de projets d’aménagement de leur territoire (Les Blongios) ou dans l’évaluation des effets de sa fragmentation (Picardie Nature). Les exemples présentés lors de cette journée convergent tous vers les mêmes enseignements pour le territoire :
- L’implication citoyenne est nécessaire pour une meilleure compréhension et acceptation
des projets d’aménagement ;
- Elle permet de valoriser les savoirs et savoirs-faire des habitants ;
- Elle permet un rapprochement convivial entre tous les acteurs (même s’il y a parfois des désaccords, on arrive très souvent à un consensus) ;
De l’avis de tous, également, les outils mis en œuvre pour concerter et co-construire sont très importants : être concret, avoir des animations ludiques (faire appel aux souvenirs des habitants), aller sur le terrain et, surtout, ne pas oublier des temps conviviaux (repas, goûters, etc.).
Cette journée a donné une nouvelle façon de voir la mise en œuvre de la TVB et énonce les futurs possibles de l’implication des citoyens dans l’aménagement et la préservation de leur territoire. Quand on sait que le nombre de Français bénévoles dans une association, en France, est passé de 11,5 à 12,5 millions, entre 2010 et 2013, et que 80% d’entre eux sont de plus en plus motivés par des actions concrètes (mais pour autant ponctuelles pour 92% des bénévoles)1, il y a là un vivier de gens à satisfaire !
Et cet élan de mobilisation semble également être souhaité par la population pour faire face aux changements climatiques, en effet « près de deux Français sur trois (62 %) se disent prêts à agir à leur échelle en adoptant des gestes au quotidien susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre ». De bon augure en cette année cruciale pour le climat avec l’accueil de la COP21 à Paris en décembre 20152.
1 La France bénévole en 2014, 11ème édition – Mai 2014, Recherche et Solidarité
2 Étude de l’institut BVA pour le compte de Place to B, 19 mars 2015