Avec une population mondiale vivant majoritairement dans les villes, un rythme d'urbanisation rapide et une limitation des ressources, il est devenu indispensable de prendre en compte les enjeux écologiques de la conception urbaine. Cela se traduit depuis une dizaine d'années par l'introduction de critères écologiques dans les politiques publiques et un changement des pratiques professionnelles des acteurs urbains. Ce tournant écologique concerne notamment les paysagistes qui ont une pratique urbanistique propre définie par une démarche de projet de paysage. Le travail de thèse interroge l'impact du tournant écologique dans la conception urbaine sur l'évolution des pratiques des paysagistes. Nous étudions cette question dans trois domaines : les pratiques de discours des paysagistes à travers l'analyse du Landscape Urbanism et des mouvements similaires en France, la place des paysagistes dans les associations disciplinaires au sein des équipes de conception des marchés publics et enfin leurs pratiques de conception à travers l'analyse de huit cas d'étude de quartiers écologiques en France et au Royaume-Uni. La méthodologie de recherche est pluridisciplinaire et déploie divers outils provenant de la géographie, la linguistique et l'économie mais aussi l'analyse de projet de paysage. Nous n'observons pas de mutations fondamentales des pratiques paysagistes face au tournant écologique observé et montrons plutôt que ce tournant conforte la démarche traditionnelle de projet de paysage. Il constitue néanmoins un facteur de différenciation des pratiques paysagistes qui adaptent leur démarche aux spécificités, entre autres écologiques, du site.