Toutes les espèces de chauves-souris sont protégées en France et la plupart des espèces sont en déclin depuis la seconde moitié du 20e siècle (changement des pratiques agricoles, utilisation de pesticides, développement des infrastructures et de l’éclairage extérieur…). 31 % des espèces françaises sont menacées.
Comment les routes et les installations éoliennes impactent-elle ces espèces ? A quelle échelle l’impact se fait-il sentir ? Quelles recommandations peuvent être proposées pour mieux étudier et réduire les impacts ? Autant de questions traitées dans cette thèse…
Les cours d’eau sont des habitats et corridors pour les espèces aquatiques et semi-aquatique. Les ripisylves qui les bordent sont connues aussi pour leur intérêt pour les déplacement d’espèces terrestres. Mais les lits des cours d’eau ne sont pas toujours totalement occupés par l’eau et les étiages sévères peuvent parfois en assécher des portions. Est-ce que les lits des cours d’eau à sec sont des corridors eux aussi ?
Les espaces agricoles sont un enjeu majeur pour la mise en œuvre de la trame verte et bleue du fait de leur superficie importante et de leur rôle de matrice paysagère. Néanmoins, pour les espèces de milieux boisés notamment, les espaces agricoles sont des espaces fragmentant quand le réseau d’habitats semi-naturels (haies, bosquets…) est peu important et/ou déstructuré. Comment améliorer la connectivité de ces espaces de grande culture pour une espèce forestière ? Faut-il renforcer et améliorer les corridors existants ? Faut-il créer de nouveaux corridors en plantant des haies ?
La présence des papillons dans les parcs urbains est plus influencée par ce qu’il y a autour du parc (et notamment par les barrières aux déplacements que peut constituer un bâti amalgamé et par l’isolement aux zones naturelles) que par la taille du parc … une idée de base de l’écologie « plus c’est grand, plus il y a d’espèces » est contredite par cette étude réalisée à Marseille.
Le Chat forestier, animal forestier farouche, a son territoire fragmenté par l’urbanisation et les routes. Les populations allemandes de Basse Saxe sont isolées et de faible taille. Afin de permettre la colonisation de zones favorables de grande taille au nord de cette région, une modélisation des corridors potentiels a été réalisée grâce au suivi des déplacements d’une trentaine d’individus dans une autre région allemande. Découvrez comment passer d’une étude scientifique à des propositions concrètes de préservation et de remise en état de corridors pour le Chat sauvage.
Est-ce que les corridors sont efficaces ? Question qui se pose de plus en plus quand il est devenu indispensable de maintenir les possibilités de déplacement de toutes les espèces dans un paysage. Cet article y répond par la réinterprétation d’environ 80 études analysant comment les corridors – existants dans le paysage ou créés par l’homme – favorisent les déplacements des espèces.
Quelle est l’efficacité des corridors boisés pour la dispersion des espèces végétales ? L’âge, la largeur, la structure du corridor sont-ils des facteurs importants ? Pour quelques espèces ou pour toutes ? A quelle distance les espèces forestières peuvent-elles être trouvées dans les corridors ? Cet article propose de réponses obtenues lors d’un suivi mené en Estonie dans un paysage agricole où restent des petits bois isolés.
Que la dispersion des individus pour se reproduire et coloniser de nouveaux milieux se fasse de manière passive (transport par le vent par exemple pour des graines ou pour des araignées accrochées à leur fil de soie) ou active (déplacement volontaire d’animaux), elle a un coût. Ce coût peut être anticipé dans la phase de développement de l’individu ou intervenir juste au moment de l’émigration mais il aura un effet sur les ressources affectées à un autre besoin de l’organisme (reproduction par exemple). Connaître ces coûts, leur effet et leur évolution dans un contexte changeant est nécessaire pour proposer des opérations pertinentes de remise en état de continuités écologiques.
Peut-on imaginer une forme urbaine et des règles d’urbanisme qui permettent un développement résidentiel plus respectueux de l’environnement notamment en termes de connectivité du paysage ? Cet article teste sur la périphérie de Besançon deux formes urbaines et deux règles d’urbanisme (construire au plus proche d’une zone déjà construite et d’un espace naturel ; construire au plus proche des routes existantes), différents taux d’urbanisation et teste les paysages simulés à différentes échelles de dispersion d’animaux.
Un crapaud accoucheur et un triton palmé : deux espèces d’amphibiens aux capacités de dispersion semblables et aux mêmes besoins en termes d’habitats (migration reproductrice depuis les milieux terrestres vers un point d’eau) … or cet article montre que l’effet des petites routes rurales est très différent pour ces deux espèces…
Les décisions et les capacités de dispersion des animaux sont liées à l’espèce mais aussi à des caractéristiques de la population où ils vivent et à des caractéristiques individuelles. C’est pourquoi définir des réseaux écologiques sans tenir compte de ces éléments limite la pertinence fonctionnelle des connexions proposées. La génétique offre des outils qui permettent de mieux prendre en compte la dispersion en observant son résultat dans les modifications du patrimoine génétique des populations.
La loi Suisse sur la compensation de la perte d’habitat permet dans certains cas de compenser par l’amélioration de la connectivité. A partir d’un exemple développé sur leur réseau de pelouses calcaires, 4 scénarios de compensation sont comparés par modélisation de l’équivalence écologique et montrent que dans certains cas reconnecter des habitats difficiles à recréer permet de compenser une perte en surface ou qualité de ces habitats.
Le regard de nos cousins québécois sur la fragmentation et sur les mesures de réduction d’impact à mettre en place. Certes des espèces et milieux différents des nôtres, mais les démarches d’acquisition de connaissance préalables et de suivi de l’efficacité des passages à faune réalisés sont adaptables à la France. L’exemple du Canada : des pistes d’innovation ?