Edito

JOURNÉES D'ÉCHANGES

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Du côté des territoires...

Cours supérieur du Tavignanu
Antoine Orsini
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Faciliter la résilience des rivières corses au changement climatique

Les rivières corses sont en danger, impactées par le changement climatique, l’augmentation moyenne des températures et le changement des régimes hydriques. Cela n’est pas sans conséquence pour le peuplement piscicole et notamment des espèces endémiques. Des solutions existent pour permettre aux rivières corses d'être plus résilientes à ces changements. L’une d’elles est le rétablissement de la continuité écologique.

Les impacts du changement climatique sont à l’œuvre sur les rivières corses

En Corse, la température moyenne annuelle de l’air a augmenté, depuis 1970, d’environ 1°C sur le littoral et de plus de 2°C au-dessus de 500 mètres d’altitude. Cette évolution impacte la ressource hydrique notamment au niveau du débit des cours d’eau, dont la baisse atteint 20 à 30 % depuis le milieu des années 80. Dans le cours supérieur des rivières, la température de l’eau en été dépasse 25 °C.

Au cours d’un cycle hydrologique, les événements extrêmes - étiages et crues - ont une fréquence et une amplitude plus grandes. La durée de l’étiage estival est passée de trois à cinq mois depuis le milieu des années 80. Le régime hydrologique des cours d’eau de Corse a varié d’un régime pluvio-nival méditerranéen à un régime pluvial méditerranéen en raison de la réduction du manteau neigeux en montagne. Les prélèvements destinés à l’alimentation en eau potable, notamment en lien avec le développement touristique et l’agriculture, viennent renforcer les effets du changement climatique sur la ressource en eau.

Des conséquences écologiques quantifiables

Les poissons sont très sensibles à l’augmentation de la température de l’eau. Elle entraîne des modifications au niveau de leur reproduction et de leur croissance, ce qui induit une modification de l’aire de répartition des espèces. Les conséquences écologiques se traduisent par un changement des limites altitudinales des organismes aquatiques, notamment des espèces endémiques. Les organismes d’eau froide se cantonnent au cours supérieur des rivières tandis que les organismes d’eau chaude remontent les cours d’eau, en relation avec l’augmentation de la température de l’eau.

Un panel de solutions

Il existe des solutions afin d’atténuer les impacts du changement climatique sur les poissons. La préservation et la restauration du bon fonctionnement des milieux aquatiques permet notamment d’augmenter leurs capacités de résilience face à ces modifications. Cela passe par le rétablissement de la continuité écologique, l’amélioration de la qualité des eaux, la gestion des ripisylves qui créent ombrage et caches, la mise en place d’une gestion durable de la pêche et la lutte contre les introductions d’espèces exogènes.

Des programmes d’actions ont été validés sur plusieurs cours d’eau, pour les bassins versants du Taravu, de la Gravona et du Prunelli. Les déclarations d’intérêt général permettront aux maîtres d’ouvrage - respectivement la collectivité de Corse, la communauté d’agglomération du pays ajaccien et la communauté de communes Celavu Prunelli - de pouvoir intervenir sur les cours d’eau et leurs berges. Ces opérations sont principalement consacrées à la restauration et à l’entretien de la végétation aquatique et rivulaire ainsi qu’à la gestion des embâcles. Elles apporteront un gain écologique significatif, favoriseront les capacités de résilience des milieux aquatiques et contribueront à la réduction des risques d’inondation. De tels programmes d’actions sont également en cours sur les bassins versants du Tavignanu et du Reginu.

Inventaire piscicole © Antoine Orsini
Le Tavignanu à Corté au pied de la citadelle © Antoine Orsini
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Collision de la faune sauvage sur les routes : un protocole national pour mieux connaître la fragmentation

Les routes et autoroutes contribuent à la fragmentation des habitats. L’identification des points de conflits entre le réseau routier et les réseaux écologiques nécessite la mise en place d’un protocole standardisé au niveau national. Cette démarche est en cours de développement depuis quelques années. Le projet Comercar permettra d’évaluer l’efficacité de ce protocole.

Des données de mortalité pour identifier les continuités écologiques non fonctionnelles

Les infrastructures de transport, en particulier routes et autoroutes, engendrent une fragmentation des continuités écologiques. Celle-ci peut provoquer une mortalité directe d’animaux sauvages par collision. Ces données de mortalité sont particulièrement utiles car elles peuvent permettre d'identifier les continuités écologiques non fonctionnelles. Inventorier et analyser les données de collisions est donc un moyen de préciser des zones de conflits et de prioriser ensuite des mesures de restauration, par exemple par la construction d’un passage à faune. Les données permettront aussi d'alimenter des projets de recherche pour améliorer les méthodes de récoltes de données de collisions ainsi que leur analyse.

Vers un protocole standardisé

Plusieurs initiatives de recensement des collisions existent localement en France. Pour envisager des analyses de données plus fiables et à grande échelle, un protocole national de relevé des collisions faune / véhicules a été proposé aux Directions interdépartementales des routes (DIR) par le Museum national d’histoire naturelle (UMS Patrinat), sur la base des premières expériences menées en DIR Est et en DIR Ouest, avec l'appui local du Cerema.

Les agents patrouilleurs chargés de l'entretien des routes notent les cadavres d'animaux repérés sur la chaussée lors de leurs passages quotidiens. Trois informations sont récoltées : l'espèce (ou groupe d'espèces lorsque l'état de l'animal ne permet pas une identification précise), la date et la localisation précise de la collision. Depuis 2015, cinq nouvelles DIR (Centre-Est, Nord-Ouest, Méditerranée, Atlantique et Centre-Ouest) ont décidé de mettre en œuvre le protocole sur leur réseau routier et près de 27 000 nouvelles données de collisions ont ainsi pu être relevées.

Les groupes d'espèces les plus impactés sont les oiseaux (25 % des collisions), les renards (20 %), les mustélidés (20 %) et la grande faune, cervidés et sangliers (15 %). Les espèces les plus rencontrées concernent la faune de moyenne et grande taille, ce qui peut s'expliquer par une détection plus aisée des cadavres.

Le projet Comercar

Un projet Comercar est mené actuellement par le Cerema Sud-Ouest en partenariat avec l'UMS Patrinat, dans le cadre du programme ITTECOP 2017. Ce projet a pour but de comparer les protocoles de relevés des collisions et de tester plusieurs méthodes d'analyse des données. Sur deux tronçons pilotes du réseau de la DIR Ouest, un écologue a effectué un recensement des collisions lors de passages mensuels en voiture. En parallèle, les agents de la DIR Ouest ont effectué leurs relevés quotidiens des collisions dans le cadre du protocole. Les deux jeux de données pourront être comparés afin notamment d'évaluer l'efficacité du protocole national.

Passage à faune dans le Cantal - © Laurent Mignaux - Terra
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Agenda

du 10 September
jusqu'au 14 September
Eindhoven (Pays-Bas)

Conférence internationale Infra Eco Network Europe (IENE)

La prochaine conférence IENE (Infra Eco Network Europe) aura lieu du 11 au 14 septembre 2018 à Eindhoven aux Pays-Bas et aura pour thème "Crossing borders for a greener and sustainable transport infrastructure". Le réseau IENE offre une plate-forme indépendante, internationale et interdisciplinaire d’échanges et de développement d’expertise ayant pour objectif de promouvoir un réseau d’infrastructures de transport pan-européen sûr et écologiquement soutenable.

du 17 September
jusqu'au 19 September
Montpellier

Formation "Trame verte et bleue : méthodes appliquées en information géographique"

AgroParisTech organise à Montpellier une formation sur la connaissance et la mobilisation des données, outils et méthodes pour cartographier une Trame verte et bleue.

du 15 October
jusqu'au 18 October
Alençon et ses environs

Formation "Mise en œuvre de la Trame verte et bleue : le maillage bocager"

Les paysages bocagers constituent des espaces particulièrement favorables à la biodiversité et aux continuités écologiques : réseaux de haies, mares, prairies sont autant d'habitats pour la flore et la faune. Cette formation vise à approfondir le rôle du maillage bocager dans la Trame verte et bleue, tout en veillant à la conciliation des usages.

du 10 December
jusqu'au 11 December
Montpellier

Formation "Découvrir la Trame verte et bleue"

Cette formation sur deux jours a pour but de renforcer l'appropriation de la politique Trame verte et bleue et son déploiement sur les territoires. Elle vise à mieux appréhender les enjeux de préservation des continuités écologiques terrestres et aquatiques.

 

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A consulter

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