JOURNÉES D'ÉCHANGES

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Du côté des territoires...

Dispersion de la lumière au bord de la Deüle
Yohan Tison
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Lille : Prise en compte de la Trame verte, bleue... et noire !

Riche jusqu’au début du XXème siècle d’une formidable biodiversité de par son positionnement géographique et son passé de Ville Vauban, Lille a vu son patrimoine naturel s’effondrer à partir des années 30. Engagée depuis 10 ans dans une restauration de ce patrimoine, la municipalité a souhaité confronter sa connaissance du vivant à une étude portant sur la Trame verte, bleue et nocturne. A la modélisation classique, basée sur des données précises d’occupation du sol à une échelle cohérente, s’est rajoutée une connaissance des habitats et espèces à cibler en priorité ainsi qu’une planification d’actions à mettre en œuvre. Ces « fiches actions » se veulent concrètes et partageables avec tous (la fonctionnalité de la TVB lilloise dépendant de nombreux acteurs de la métropole). Ce travail a d'ailleurs été réalisé en même temps que l'étude TVB lancée par la métropole de Lille dans le cadre de la révision de son SCOT et du PLU.

Une des originalités de la démarche est ainsi d’intégrer l'un des facteurs principaux de rupture écologique : la pollution lumineuse. Un début de modélisation de la trame noire a donc été réalisé. En parallèle, le nouveau marché d’éclairage public a intégré l'objectif de réduire la pollution lumineuse. En amont de la première phase opérationnelle de réduction de cette pollution lumineuse, une étude scientifique portant sur ce type de pollution et la distribution des chiroptères, couplée à un volet sociologique sur une quarantaine de communes de la métropole, doit se clore fin 2016. L'impact sur le comportement des chiroptères et des papillons hétérocères (papillons de nuit proies d’une majorité de chauves-souris) doit également être étudié.

Les résultats influenceront et affineront le projet actuel de la ville visant à restaurer dans les 5 ans à venir une partie importante de la Trame noire constituée par le Canal de la Deûle et ses abords (voiries et espaces verts). Ce volet consistera dans un premier temps au remplacement de 300 points d’éclairage par de l’éclairage LED à 2500 Kelvin. Certes, les LED émettent des pics de lumière bleue et des ultraviolets (ce qui est préjudiciable à la faune), en revanche, outre les économies d'énergie, l’usage de la technologie LED permettra de maîtriser l'allumage et l'extinction à la demande, et donc de recourir à la détection de présence, à une programmation fine et à des variations d'intensité au cours de la nuit tout en limitant la dispersion du flux lumineux. Restera à démultiplier l’opération sur ce corridor majeur de la métropole européenne de Lille.

Destruction de la biomasse sur un panneau d'affichage lumineux © Yohan Tison
Lampadaire adaptée à la présence des chiroptères © Yohan Tison
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Zoom sur........

Myrtil (Maniola jurtina)
Aurélien Daloz
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Influence de l’organisation des paysages agricoles sur la distribution et la dispersion des papillons

La Trame verte et bleue vise à maintenir et restaurer un maillage écologique permettant les mouvements d’espèces au sein des paysages, mais les connaissances scientifiques sur les éléments qui favorisent leur maintien et leur dispersion sont lacunaires. L’essor des sciences participatives peut combler une partie de ces lacunes, mais les conditions de l’engagement à long terme des naturalistes demeurent méconnues. Le projet LEVANA mené dans le cadre du programme DIVA, piloté par le Ministère de l'environnement, avait ainsi pour objectifs d’étudier les facteurs locaux et paysagers influant sur la diversité génétique et les flux de gènes d’un papillon prairial commun (le Myrtil) et de comprendre les raisons de l’engagement ou du non-engagement des participants au programme Vigie-Nature et les changements de perception des participants à l’observatoire agricole de la biodiversité. Focus sur les principaux résultats et les perspectives.

En termes de résultats, il s'avère que les papillons sont d’abord influencés par les ressources locales. Les prairies hébergent plus de papillons que les chemins et bords de route. Les paysages riches en prairies et forêts sont plus accueillants que les paysages de grandes cultures ou urbanisés, surtout pour les espèces peu mobiles inféodées aux prairies ou aux forêts. La surface des habitats (prairies et forêts) est souvent plus déterminante que la connectivité de ces habitats. Sous certaines conditions, les bases de données générées par les sciences citoyennes peuvent renforcer les actuels schémas régionaux de cohérence écologique et leurs déclinaisons territoriales. Le succès des sciences participatives dépend, à l’échelle individuelle, de l’adéquation entre les protocoles et l’expérience de nature recherchée par les participants. À l’échelle collective, la gouvernance de ces suivis est tout aussi cruciale, en particulier en organisant les relations entre structures nationales et régionales (institutions, associations naturalistes, etc.).

Les données de sciences participatives peuvent ainsi être utilisées pour modéliser la distribution spatiale de la biodiversité et les flux d’espèces. Les outils statistiques usités sont largement éprouvés et simples d’utilisation avec des logiciels libres. Il est important que la TVB considère la qualité et donc les pratiques de gestion des réservoirs et des éléments connectant. Ces pratiques doivent préserver les principales ressources (plantes-hôtes, nectar) des papillons. Il convient également de préserver la mosaïque de cultures, prairies et forêts.

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