JOURNÉES D'ÉCHANGES

Créé en 2005, le groupe Trame verte et bleue est un lieu d’échanges entre «experts» et «praticiens» des corridors écologiques et des trames vertes et bleues. Le groupe comprend 40 PNR et des partenaires de plus en plus nombreux (établissements publics, collectivités territoriales, associations, laboratoires de recherche,…), pour un total d’une centaine de membres.

Trame verte et bleue et foncier - Mise en oeuvre de la TVB, quels enjeux et stratégie foncière ?

L’artificialisation des sols détruit les habitats et réduit l’espace vital de nombreuses espèces. Elle constitue l’une des principales causes d’érosion de la biodiversité. Conscients des effets pervers de la consommation du foncier agricole et naturel, des mesures pour ralentir ce processus et/ou préserver des espaces d’intérêt écologique sont mises en place. La politique de la Trame verte et bleue (TVB), en tant que nouvel outil d’aménagement du territoire, vise un usage économe de l’espace afin de limiter la fragmentation. Selon les contextes, notamment le niveau de pression foncière, sa mise en œuvre mobilisera différents outils qui agissent sur le foncier, soit pour préserver des espaces face aux menaces d’artificialisation, soit pour maintenir/adapter les usages sur des parcelles jouant un rôle clé pour la circulation des espèces.

Dans ce contexte, comment définir une stratégie foncière et des actions qui répondent aux enjeux identifiés dans les SRCE ? Comment les inscrire dans un projet de territoire ? Quelle mobilisation des documents d’urbanisme (mise en place d’actions, outils réglementaires) ? Sur quels outils s’appuyer ? Comment mobiliser les espaces publics et privés ? Quels partenariats mettre en œuvre ? Quelles priorisations ? … sont autant de questions qui ont été posées au cours de cette journée TVB et foncier.

Journée TVB & Paysage du 25 novembre 2015

Consultez la Fiche de Synthèse sur le thème : "La Trame verte et bleue, une politique intimement liée au paysage" rédigée à l'issue de la journée d'échanges du 25 novembre co-organisée par la Fédération des Parcs narturels régionaux de France et le Ministère en charge de l'écologie.
Retrouvez toutes les informations sur les journées d'échanges sur le site du Centre de Ressources

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Du côté des territoires...

Jacky Bodin

Diversité génétique des populations de cerfs élaphe en Île-de-France, en liaison avec l’anthropisation

Le cerf élaphe (Cervus elaphus), plus grand mammifère sauvage français, est une espèce avec des domaines vitaux de 1000 ha (femelles) à 10 000 ha (mâles) et une capacité de dispersion allant jusqu’à 100 km. En Ile-de-France (IDF), d’après les naturalistes, l’urbanisation et la fragmentation induite par les infrastructures de transport (IT) auraient scindé les populations de cerf, créant 8 noyaux au sud et 3 au nord (figure 1). Cette fragmentation peut diminuer les flux de gènes entre populations conduisant à une perte de diversité génétique qui pourrait induire une limitation de la capacité d’adaptation des populations aux variations environnementales. Toutefois, la construction de passages à faune devrait permettre une reconnexion entre les populations, limitant ces effets. En IDF, plusieurs voies de transports ont été pourvues de passage à faunes (inférieurs et supérieurs). L’objectif de cette thèse était d’étudier l’éventuelle structuration génétique des populations de cerfs en IDF, en liaison avec l’anthropisation.

Grâce à la collaboration de trois Fédérations de chasse (77, 60 et IDF), 345 échantillons répartis sur 10 des 11 populations géographiques ont été analysés à l’aide de 17 microsatellites. Pour déterminer la structuration génétique, une analyse discriminante en composante principale et une méthode de clustering ont été utilisées. Ces approches permettent de visualiser les populations géographiques échangeant des flux de gènes et celles isolées des autres (barrières). Parallèlement, une modélisation du paysage et de ses composantes (forêt, champs, IT, passages à faunes) afin d’identifier des chemins de moindre coût entre les populations a été faite. L’ensemble de ces analyses permettra d’évaluer le poids de chacune des composantes du paysage sur la structuration génétique. Résultats :
1. Structuration génétique : 3 grands groupes génétiques (en gris sur la figure 2), structurés en 2 sous-groupes (en bleu sur la figure 2) ont  été mis en évidence. L’analyse fine des résultats semble indiquer que les barrières entre populations ne sont pas totalement imperméables et que des flux de gènes limités existent entre les populations.
2. Corrélation entre les distances génétiques et le paysage : 6 composantes paysagères (forêts, champs, cours d’eau principaux (Seine et Oise), zones urbaines, IT et passages à faunes) ont été considérées. Les résultats montrent que : les IT sont imperméables aux flux de gènes et ce quel que soit le type d’IT ; les jumelages d’IT ont un effet bien plus important que les IT seules ; les passages à faunes permettent de maintenir les flux de gènes même s’ils ne sont pas aussi perméables que les forêts ou les champs ; les passages à faunes supérieurs et les viaducs sont plus efficaces pour rétablir les continuités écologiques par rapport aux passages inférieurs étroits.

Conclusion : les infrastructures routières et ferroviaires sont des barrières aux flux de gènes d’autant plus si elles sont jumelées. De plus, les passages faune permettent bien de rétablir les flux de gènes avec les passages de type viaduc et supérieurs qui apparaissent clairement les plus efficaces. Toutefois, notre étude est une image à un instant « t » et il n’a pas été possible d’avoir une vision dans le temps de l’évolution des populations. Ainsi, l’étude pourrait sous-estimer à la fois l’impact des IT comme barrières aux flux de gènes et celle de l’efficacité des passages faunes à faciliter ces flux de gènes.

Ce travail a été financé par une bourse CIFRE en partenariat entre VINCI-autoroutes COFIROUTE et le Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse.

Figure 1 : Noyaux supposés de populations en IDF
Figure 2 : Les populations forment 3 grands groupes génétiques (violet, vert et rouge). Les barrières aux flux de gènes entre les 3 groupes sont en gris et celles sous structurant chacun des groupes en bleus.
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Coulée verte, lotissement des Fontenelles (Melesse)
DREAL Bretagne

Bretagne: un observatoire photographique de la Trame verte et bleue

Les Observatoires photographiques du paysage (OPP) sont fondés sur la reconduction photographique régulière de paysages et se développent en France depuis la première loi Paysage de 1993. Ils font l’objet, en Bretagne, d’un projet de plateforme collaborative innovante portée par l’État, la Région et l’Université Rennes 2 (POPP Breizh).
Ce projet en cours de finalisation, va prochainement être ouvert au public, à partir des travaux de sept porteurs d’observatoires bretons (CAUE 22, les Parcs naturels régionaux d'Armorique et du Golfe du Morbihan, Eiffage, le Conseil Départemental 35, DREAL, PETR du Pays de Saint-Brieuc). Il est fondé sur le double principe de liberté d’accès et de participation, dans l’esprit de la Convention d’Arrhus.

La DREAL Bretagne a retenu la thématique de la Trame verte et bleue (TVB) pour la mise en place de son propre OPP, dans la dynamique du SRCE. Cet outil participe à conforter les liens entre biodiversité et paysage, y compris au sein du service patrimoine naturel de la DREAL puisque plusieurs agents sont impliqués dans sa réalisation et son animation. L'OPP TVB est composé de près de 30 "points de vue" répartis sur le territoire régional. Ils ont été sélectionnés pour illustrer, d'une part, les composantes de la TVB régionale et les différents types de milieux, et, d'autre part, les enjeux liés à la préservation et la restauration des continuités écologiques (urbanisation, projets d'infrastructures, déprise agricole, éoliennes, etc.).
L'OPP constitue à la fois un outil de suivi "sensible" de la Trame verte et bleue, et un vecteur de sensibilisation des acteurs. La plateforme POPP Breizh permet de le compléter avec des "points de vue" inclus dans d'autres OPP mais qui pouvent égalmement illustrer l'évolution des TVB.

Pour en savoir plus

Coulée verte du lotissement des Fontenelles (Melesse, 35) - © DREAL Bretagne


Contact :
Aude PELICHET
Chargée de mission biodiversité, Trame verte
DREAL Bretagne

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