
Du côté des territoires...

Diversité génétique des populations de cerfs élaphe en Île-de-France, en liaison avec l’anthropisation
Le cerf élaphe (Cervus elaphus), plus grand mammifère sauvage français, est une espèce avec des domaines vitaux de 1000 ha (femelles) à 10 000 ha (mâles) et une capacité de dispersion allant jusqu’à 100 km. En Ile-de-France (IDF), d’après les naturalistes, l’urbanisation et la fragmentation induite par les infrastructures de transport (IT) auraient scindé les populations de cerf, créant 8 noyaux au sud et 3 au nord (figure 1). Cette fragmentation peut diminuer les flux de gènes entre populations conduisant à une perte de diversité génétique qui pourrait induire une limitation de la capacité d’adaptation des populations aux variations environnementales. Toutefois, la construction de passages à faune devrait permettre une reconnexion entre les populations, limitant ces effets. En IDF, plusieurs voies de transports ont été pourvues de passage à faunes (inférieurs et supérieurs). L’objectif de cette thèse était d’étudier l’éventuelle structuration génétique des populations de cerfs en IDF, en liaison avec l’anthropisation.
Grâce à la collaboration de trois Fédérations de chasse (77, 60 et IDF), 345 échantillons répartis sur 10 des 11 populations géographiques ont été analysés à l’aide de 17 microsatellites. Pour déterminer la structuration génétique, une analyse discriminante en composante principale et une méthode de clustering ont été utilisées. Ces approches permettent de visualiser les populations géographiques échangeant des flux de gènes et celles isolées des autres (barrières). Parallèlement, une modélisation du paysage et de ses composantes (forêt, champs, IT, passages à faunes) afin d’identifier des chemins de moindre coût entre les populations a été faite. L’ensemble de ces analyses permettra d’évaluer le poids de chacune des composantes du paysage sur la structuration génétique. Résultats :
1. Structuration génétique : 3 grands groupes génétiques (en gris sur la figure 2), structurés en 2 sous-groupes (en bleu sur la figure 2) ont été mis en évidence. L’analyse fine des résultats semble indiquer que les barrières entre populations ne sont pas totalement imperméables et que des flux de gènes limités existent entre les populations.
2. Corrélation entre les distances génétiques et le paysage : 6 composantes paysagères (forêts, champs, cours d’eau principaux (Seine et Oise), zones urbaines, IT et passages à faunes) ont été considérées. Les résultats montrent que : les IT sont imperméables aux flux de gènes et ce quel que soit le type d’IT ; les jumelages d’IT ont un effet bien plus important que les IT seules ; les passages à faunes permettent de maintenir les flux de gènes même s’ils ne sont pas aussi perméables que les forêts ou les champs ; les passages à faunes supérieurs et les viaducs sont plus efficaces pour rétablir les continuités écologiques par rapport aux passages inférieurs étroits.
Conclusion : les infrastructures routières et ferroviaires sont des barrières aux flux de gènes d’autant plus si elles sont jumelées. De plus, les passages faune permettent bien de rétablir les flux de gènes avec les passages de type viaduc et supérieurs qui apparaissent clairement les plus efficaces. Toutefois, notre étude est une image à un instant « t » et il n’a pas été possible d’avoir une vision dans le temps de l’évolution des populations. Ainsi, l’étude pourrait sous-estimer à la fois l’impact des IT comme barrières aux flux de gènes et celle de l’efficacité des passages faunes à faciliter ces flux de gènes.
Ce travail a été financé par une bourse CIFRE en partenariat entre VINCI-autoroutes COFIROUTE et le Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse.

Actualités nationales
Projet de loi pour la Reconquête de la Biodiversité, de la Nature et des Paysages
Après examen au Sénat en janvier 2016, le projet de loi pour la Reconquête de la Biodiversité, de la Nature et des Paysages (RBNP) a été adopté en 1ère lecture par l’Assemblée nationale, le 24 mars. Il sera discuté en 2nde lecture au Sénat dès le 10 mai, pour une adoption définitive avant l’été. Le texte s’inscrit dans la logique de la Conférence environnementale 2012 et s’appuie sur les principes portés par la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB). Il entend répondre aux enjeux de perte globale de biodiversité et vise notamment à doter les territoires : d’outils de protection de la biodiversité (Agence française de la biodiversité), d’une gouvernance partenariale et d’un cadre législatif modernisé. Il a fait l’objet d’une phase de concertation avec les acteurs de la biodiversité : débats en Région et au sein d'instances de gouvernance comme le Comité national Trame verte et bleue (CNTVB), le Comité de révision de la SNB, le Conseil National pour la Protection de la Nature (CNPN), le Conseil national mer et littoral (CNML), etc.
Agence française pour la biodiversité - lancement de la phase d’installation
Devant les membres du Conseil d’administration de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, de l’atelier technique des espaces naturels, de l’Agence des aires marines protégées et des Parcs nationaux de France, la ministre a lancé la phase d’installation de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) qui sera créée dès promulgation de la loi pour la Reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Le pilotage de cette phase a été confié à Christophe Aubel, qui compte tenu de sa capacité de dialogue pour porter le sujet biodiversité depuis 15 ans, constituera un facteur de fédération des parties prenantes. Par ailleurs, outre son budget de 230 millions d’€, l’AFB disposera de 60 millions d'€ pour les programmes d’avenir et d'une contribution de 250 millions d’€ des Agences de l’eau consacrées à la biodiversité.
Des Enquêtes participatives pour recenser les collisions d'animaux
Conséquence d’un développement constant des routes et des autoroutes, de plus en plus d’animaux sauvages sont victimes du trafic routier. Mammifères, amphibiens, oiseaux sont tués le long du réseau routier, le plus souvent sur des secteurs extrêmement localisés, sur toute ou une partie de l’année. En effet, les voies de déplacement et autres axes de migration de la faune sauvage sont souvent entrecoupés par des infrastructures linéaires dont certaines constituent des obstacles quasi infranchissables pour la faune. Afin d’apporter des solutions, la réalisation d’un état des lieux par localisation des points noirs, identification des espèces impactées et des contextes locaux (paysage, activités…) est indispensable. Plusieurs régions et/ou départements mettent en place un dispositif de sciences participatives afin de recenser les morts par collision sur les routes pour les mammifères (Normandie), les amphibiens (Île-de-France) ou encore l'ensemble de la faune sauvage (Nord-Pas de Calais, Picardie, Mayenne, etc.).
Forum des gestionnaires "Génie écologique et Trame verte et bleue" - Appel à contribution
Avec l'adoption des SRCE, la TVB entre dans sa phase opérationnelle, via son intégration dans les documents d'urbanisme (SCoT, PLU...) mais aussi à travers la réalisation de travaux de préservation et de remise en état des continuités écologiques (replanter/revégétaliser, construire des passages à faune, détruire les obstacles, déplacer ou réintroduire des espèces, etc.). Le projet de loi pour la Reconquête de la Biodiversité de la Nature et des Paysages ambitionne la reconquête de la biodiversité via sa préservation et la restauration de ses composantes (espèces, habitats...). Comment assurer cette restauration ? Dans ce contexte, le génie écologique devient un champ d’investissement incontournable. Il est donc nécessaire d'échanger sur les méthodes, outils et techniques favorisant la restauration et la mise en réseau des habitats favorables aux espèces.
Ce Forum aura lieu le 16 novembre 2016 à Paris. Il sera ouvert aux acteurs œuvrant sur ces thématiques et désireux de partager leurs expériences pour envisager ensemble comment créer, restaurer et gérer des milieux naturels de qualité, fonctionnels et connectés, afin de mettre en œuvre la TVB. La journée sera organisée en 3 axes : le génie écologique au service des politiques de préservation de la biodiversité ? Comment diffuser et partager les méthodes, outils et techniques ? Comment répondre aux questions soulevées par les retours d'expériences ?
Vous pensez contribuer à la réflexion ? Merci de remplir le formulaire avant le mercredi 1er juin 2016. Vous serez avertis mi-juin de la suite donnée à votre proposition. Si votre intervention est retenue, un résumé détaillé vous sera demandé pour le 7 septembre 2016.
Programme d’Investissement d’Avenir (PIA) "Ville de demain"
Face aux enjeux, notamment du changement climatique, l’État encourage la transition écologique des collectivités locales. Le PIA, piloté par le Commissariat général à l'investissement, consacre 668 millions d'€ à l'action "Ville de demain" gérée par la Caisse des dépôts. L’objectif de cet appel à projet mis en place en 2010, est d’accompagner le déploiement de projets urbains intégrés, exemplaires pour l'environnement et innovants, portés par des acteurs publics ou privés, dans des métropoles ou des grandes agglomérations. Au titre de la période 2015-2020, 31 territoires, dont 13 franciliens, ont bénéficié du soutien financier du PIA, doté de 320 millions d’€. Pour la période 2010-2014, 19 projets innovants et écologiques avaient d’ores et déjà été sélectionnés.

ACTUALITÉS RÉGIONALES
Mise en place d’une Assistance Continuités Écologiques
Inscrite dans le plan d’actions du Schéma Régional de Cohérence Ecologique, une assistance sur les continuités écologiques auprès des porteurs de projets de SCoT et PLUi a été mise en place en Aquitaine. Cette assistance qui résulte d’un besoin exprimé par un grand nombre d’acteurs du territoire, est coordonnée par l’URCAUE Aquitaine avec l’appui de la Région et de la DREAL. Elle s’appuie sur un collectif d’experts de l’aménagement des territoires, de scientifiques et d’experts naturalistes. Elle vise à faciliter la prise en compte des continuités écologiques et de la biodiversité dans les projets de planification territoriale tout en veillant à une cohérence à l’échelle régionale. Un guide sur l'Assistance Continuité Ecologique, à destination des élus est disponible.
Expérimenter et observer les pratiques sur la TVB périurbaine et urbaine
En Rhône Alpes, la mise en œuvre d’une Trame verte et bleue (TVB) en milieu urbain et périurbain génère de nouvelles problématiques. Le plan d’action stratégique du SRCE prévoit notamment d'identifier et de préserver ces espaces mais aussi d'affiner leur connaissance écologique et leur apport fonctionnel. L’URCAUE Rhône Alpes a lancé une démarche partenariale avec les acteurs locaux (7 CAUE, 9 LPO, FRAPNA 74, CBNA) pour repérer et valoriser les pratiques existantes, assurer la prise en compte des continuités écologiques dans les politiques d’aménagement sur des territoires d’expérimentation et donner des préconisations opérationnelles. Une restitution des résultats de ce travail est prévue lors d’un séminaire qui se tiendra fin 2017.

Actualités locales
La Trame verte et bleue est lancée au Pays de La Châtre
Préserver le bocage et développer l’économie du territoire du Pays de La Châtre, tels sont les objectifs de la Trame verte et bleue (TVB) qui démarre sa phase de mise en oeuvre. Au Pays de La Châtre, une cartographie au 1/25.000 des continuités écologiques a été établie. Elle a donné lieu à un programme d'actions sur 14 mois (inaugurer un sentier botanique et une mare, sensibiliser les scolaires, lancer une exposition ambulante, valoriser les haies, lancer un observatoire du bocage, planter des arbres têtards, etc.). Le programme d'actions en faveur de la TVB du Pays de La Châtre en Berry est le premier de la Région Centre-Val de Loire à être mis en œuvre.
La biodiversité en sons et images avec le Pays de la Déodatie
Le Pays de la Déodatie porte un projet d’animations de la biodiversité pour petits et grands. Devenez des observateurs de la nature et partez à la découverte de la biodiversité ordinaire. Cette invitation s’inscrit dans La Trame verte et bleue du territoire et vise à sensibiliser les habitants. Les données récoltées par les observateurs pourront être prises en compte dans les mesures de protection des milieux naturels ordinaires. Une première sur le Pays est un bel exemple de sciences participatives qui s’appuie sur le protocole d’observation de Vigie Nature.
SNCF investit pour la continuité écologique des rivières
SNCF Réseau, avec l’aide financière de l’Agence de l’Eau, s’engage à rétablir la continuité écologique des rivières de Languedoc-Roussillon. Certains ouvrages ferroviaires construits au 19ème siècle représentent des obstacles infranchissables pour les poissons (truite, alose, anguille). Des travaux de restauration sur plusieurs dizaines de kilomètres dans les Pyrénées-Orientales ont ainsi été engagés. A ce jour, une passe à bassins successifs (Olette, 2011) et une en enrochements (Gallargues le Montueux, 2014) ont été réalisées. Une passe à anguilles à Ners sera faite cette année. Ces travaux ont fait l’objet d’un suivi environnemental : zones sensibles balisées, mesures de la qualité de l’eau, dispositifs pour éviter la pollution extérieure (barrages filtrants, bassins de décantation).

ACTUALITÉS INTERNATIONALES
Retours d'expériences des experts TVB pour la Commission européenne
La Commission européenne lance une étude qui vise à rassembler et analyser les connaissances et retours d’expériences des divers acteurs impliqués dans les processus de la restauration écologique. Afin de faire valoir les différents points de vue des parties prenantes, et de leur offrir la possibilité de partager leurs connaissances et expertises, un questionnaire en ligne a été développé.
Actions collectives pour la biodiversité
Deux types de mesures sont mis en œuvre pour lutter contre l’appauvrissement de la biodiversité sur le district de Nyon (Suisse). D'un côté, 27 mesures concernent les corridors biologiques (renaturer cours d’eau et étangs, préserver/créer des passages pour la faune, revitaliser des talus, sensibiliser des écoliers, des habitants et des élus…) sur un territoire de 33 communes. Ce projet est estimé à 900 000 francs et sera cofinancé par la Confédération, le Canton, les communes territoriales, et le Conseil régional du district de Nyon. De l'autre, un travail sur les réseaux agro-écologiques, principalement en matière de biodiversité dans les vignes, devrait avoir lieu sur 11 communes. Celui-ci est évalué à 640 000 francs financé par la Confédération, le Canton et le Conseil régional.

Zoom sur........

Bretagne: un observatoire photographique de la Trame verte et bleue
Les Observatoires photographiques du paysage (OPP) sont fondés sur la reconduction photographique régulière de paysages et se développent en France depuis la première loi Paysage de 1993. Ils font l’objet, en Bretagne, d’un projet de plateforme collaborative innovante portée par l’État, la Région et l’Université Rennes 2 (POPP Breizh).
Ce projet en cours de finalisation, va prochainement être ouvert au public, à partir des travaux de sept porteurs d’observatoires bretons (CAUE 22, les Parcs naturels régionaux d'Armorique et du Golfe du Morbihan, Eiffage, le Conseil Départemental 35, DREAL, PETR du Pays de Saint-Brieuc). Il est fondé sur le double principe de liberté d’accès et de participation, dans l’esprit de la Convention d’Arrhus.
La DREAL Bretagne a retenu la thématique de la Trame verte et bleue (TVB) pour la mise en place de son propre OPP, dans la dynamique du SRCE. Cet outil participe à conforter les liens entre biodiversité et paysage, y compris au sein du service patrimoine naturel de la DREAL puisque plusieurs agents sont impliqués dans sa réalisation et son animation. L'OPP TVB est composé de près de 30 "points de vue" répartis sur le territoire régional. Ils ont été sélectionnés pour illustrer, d'une part, les composantes de la TVB régionale et les différents types de milieux, et, d'autre part, les enjeux liés à la préservation et la restauration des continuités écologiques (urbanisation, projets d'infrastructures, déprise agricole, éoliennes, etc.).
L'OPP constitue à la fois un outil de suivi "sensible" de la Trame verte et bleue, et un vecteur de sensibilisation des acteurs. La plateforme POPP Breizh permet de le compléter avec des "points de vue" inclus dans d'autres OPP mais qui pouvent égalmement illustrer l'évolution des TVB.

A consulter
Trame verte et bleue et PLUi
Le PLUi organise dans un projet commun l’ensemble des espaces d’un territoire, urbanisés ou non. Il constitue à ce titre un maillon essentiel de constitution de la Trame verte et bleue, à la fois parce qu’il en assure la transcription au niveau territorial le plus fin et parce qu’il contribue à la protéger et à l’intégrer au projet local, via notamment les rédactions des OAP et du règlement.
C’est parce que les acteurs du Club PLUi sont persuadés que la Trame verte et bleue constitue un levier très intéressant pour construire un projet intercommunal solide, ambitieux et adapté aux enjeux des territoires, qu’ils ont souhaité mettre en place un groupe de travail sur le sujet. La Trame verte et bleue constitue un moyen particulièrement pertinent pour l’aménagement durable de nos territoires, car elle permet de mettre en regard les enjeux de préservation de notre capital écologique et les enjeux socio-économiques.
Le groupe de travail national visait ainsi à répondre à deux principaux objectifs :
- Améliorer la prise en compte de la TVB dans les documents d’urbanisme en développant les moyens afférents et les outils de sensibilisation.
- Affirmer la pertinence de l’échelle intercommunale pour la bonne prise en compte de la Trame verte et bleue.
9 fiches thématiques ont été rédigées à l'issue de ce travail autour des questions de la mobilisation des acteurs et de la gouvernance, du diagnostic et des justifications à apporter, ainsi que des outils du PLUi.
Les actions transfrontalières menées par les Parcs naturels régionaux (PNR) en lien avec la Trame verte et bleue (TVB)
Une enquête réalisée par la Fédération des Parcs naturels régionaux de France a permis de mettre en exergue six actions transfrontalières menées par les PNR en lien avec la TVB :
- PROGRAMME LIFE Elia-RTE « Transformez les tracés de lignes à haute tension en corridors écologiques en France et en Belgique » - Zoom sur les actions menées sur le PNR des Ardennes
- LANDSCAPE AND NATURE FOR ALL - Echanges techniques et retours d’expériences sur les corridors écologiques ; PNR des Caps et Marais d'Opale
- Corridors tranfrontaliers pour la Perdrix Grise et le Grand Tétras ; PNR des Pyrénées catalanes
- Translocation du Lagopède alpin ; PNR des Pyrénées catalanes
- Cartographie fine de la Trame écologique sur l'axe de l'Escaut transfrontalier France-Wallonie ; PNR Scarpe-Escaut
- Projet LIFE Biocorridors ; PNR des Vosges du Nord
Analyse des continuités écologiques - le cas des piémonts agricoles de l’arrière-pays provençal
Le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), co-piloté par l'Etat et la Région et adopté fin 2014 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, est le document de référence sur lequel les collectivités doivent s'appuyer pour décliner la Trame verte et bleue à l’échelle locale. Cette démarche passe nécessairement par une analyse fine des enjeux liés aux continuités écologiques sur chaque territoire. Sur ce volet, les gestionnaires d’espaces naturels ont un rôle à jouer pour appuyer au mieux les collectivités.
Dans cette optique, dès 2010, les gestionnaires d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur, réunis au sein du Réseau régional des gestionnaires d’espaces naturels protégés (RREN), se sont interrogés sur ces notions, notamment sur la question spécifique des continuités écologiques sur les territoires de l’arrière-pays provençal. En raison de leur importance écologique et de la pression foncière qui s’exerce sur elles, les zones de piémonts agricoles, situées à l’interface entre les massifs et les plaines alluviales, sont identifiées dans le SRCE comme des territoires à enjeux en termes de connectivité.
Destiné aux acteurs concernés par la mise en place de la Trame verte et bleue à l’échelle locale, ce guide propose :
- Des clés de compréhension des enjeux des territoires agricoles, en particulier sur les piémonts de l’arrière-pays provençal.
- Une méthode d’analyse des continuités écologiques innovante, basée sur des données d’occupation du sol mobilisables en région et fondée sur l’écologie d’espèces faunistiques.
- La mise en œuvre de cette méthode sur trois sites-ateliers de l’arrière-pays provençal.
Notice sur l'importance de l'entretien manuel et durable du bocage
L’entretien d’une haie nécessite un entretien adapté à sa structure et son usage. Aujourd'hui, la gestion du bocage se fait généralement par entretien mécanique ce qui ne garantit pas la régénération de la haie. Il est primordial de mettre en oeuvre une gestion durable et adaptée au contexte bocager. Cette notice, réalisée par l'Afac-Agroforesteries, porte sur la gestion manuelle et durable du bocage. Elle défend la gestion sélective (permet la régénération de la haie) et la récurrence d’entretien par l’agriculteur. Ce document illustre les conséquences d'un entretien mécanique versus un entretien manuel pour des haies équivalentes.
Continuité et dynamique du cours d'eau en faveur de la biodiversité
Les continuités écologiques sont au cœur des préoccupations environnementales, notamment avec le déploiement de la Trame verte et bleue et sa nécessaire prise en compte dans les documents de planification.
Dans ce cadre, ce cahier technique apporte une perception du cours d'eau qui dépasse sa simple dimension longitudinale, mettant en évidence son espace de bon fonctionnement et l'importance des moindres touches de nature, et montre la prise en compte de la biodiversité, effective à différentes échelles. A travers des retours d'expériences, portées par des collectivités, des associations ou des services de l'Etat, l'idée de ce document est de donner envie de mettre en oeuvre, d'aller plus loin dans la restauration des milieux, pour que la trame bleue que constituent les cours d'eau et la trame verte des espaces naturels ne fassent qu'une, avec une fonctionnalité retrouvée. Il s'adresse à l’ensemble des acteurs intervenant sur les cours d’eau : les gestionnaires, les collectivités locales, les associations, les concessionnaires privés, les services de l’Etat et même les riverains.
Intégrer les milieux humides dans l'aménagement urbain - Des valeurs à partager sur le territoire
Les milieux humides sont parmi les espaces naturels les plus riches et précieux au monde. Plantes aquatiques, roseaux, iris, joncs... ornent ces milieux, grenouilles, oiseaux, insectes y trouvent les conditions nécessaires pour vivre et se reproduire. Ces espaces sont essentiels à l’équilibre environnemental des zones urbanisées. Le Cerema a réalisé un document pédagogique destiné aux élus afin de découvrir les enjeux des milieux humides en milieu urbain, le tout illustré par des exemples de projets opérationnels. Il a pour objectif d’aider les collectivités à se lancer dans un projet de création ou de restauration et est accompagné de cinq fiches approfondies sur l’aménagement urbain, la nature en ville, la biodiversité, la qualité de l’eau et les inondations.
Redonnons libre-cours à nos rivières !
Ce film traite de la continuité écologique des rivières. La circulation des poissons et des sédiments est en effet vitale pour le bon fonctionnement des cours d'eau. Des solutions existent pour redonner libre-cours à nos rivières : osons la continuité !
L’aventure des corridors biologiques
Les corridors biologiques vus par les enfants. Entre les massifs des Bauges, Chartreuse et Belledonne, les enfants partent à la découverte des corridors biologiques et d'actions de terrain avec la FRAPNA, au travers de projets pédagogiques.
Les continuités écologiques : approches complémentaires du SDRIF et du SRCE
Le Schéma Directeur de la Région Île-de-France (Sdrif 2030) et le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) partagent des objectifs communs sur le sujet des continuités écologiques. En vigueur depuis trois ans, l'application de ces deux schémas demande une mobilisation particulièrement forte des multiples acteurs territoriaux intervenant à différentes échelles, compte tenu des caractéristiques urbaines du territoire. Mieux comprendre l’articulation de ces deux documents permettra une mise en œuvre plus efficace des ambitions régionales en matière de Trame verte et bleue (TVB). Ainsi, l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme (IAU) a réalisé une Note rapide sur "Les continuités écologiques : Approches complémentaires du SDRIF et du SRCE".

Du côté de la recherche...
Colloque "La Trame verte dans les espaces ruraux"
Ce colloque avait pour but de présenter les résultats des projets de recherche du programme « Action publique, Agriculture et Biodiversité » (DIVA), concernant notamment l'avancée des connaissances sur les fonctionnements écologiques des continuités et l’analyse de la mise en œuvre des trames vertes à différentes échelles. A noter que des séquences ont été consacrées spécifiquement au transfert des connaissances vers les acteurs de terrains.
Les continuités écologiques au coeur de la recherche
Consultez les dernières parutions scientifiques sur les continuités écologiques :
- Projet Dysperse (Irstea) : Impacts des clôtures sur la biodiversité forestière
- Thèse : Lisa Favre-Bac. Rôle de corridor écologique des fossés pour la dispersion des espèces végétales dans les paysages agricoles. Ecologie, Environnement. Université Rennes 1, 2015. Français.
- Thèse : Marion Brun. Biodiversité végétale et délaissés dans l’aménagement urbain – Contribution potentielle des délaissés urbains aux continuités écologiques Environnement et Société. Université de Tours, 2015, 482 p.
- Article : Éric Maire, Philippe Béringuier, Gérard Briane, Bertrand Desailly, Sylvie Guillerme. La trame arborée : un élément pertinent pour articuler paysage et biodiversité dans la politique de la trame verte et bleue aux échelles infrarégionales ? publié dans Projets de paysage le 24/01/2016
- Article : Wiesztort Laurène. Les politiques territoriales de verdissement des métropoles françaises. Méthode comparative et critique des politiques de «Trame verte et bleue» sur les berges des fleuves de la métropole lilloise et lyonnaise. Cuadernos geográficos de la Universidad de Granada, ISSN 0210-5462, Vol. 54, Nº 2, 2015, págs. 124-150. français
Chef du Département de l'action foncière
Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres